Concert de Badiâa Bouhrizi
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Concert de Badiâa Bouhrizi
Quand
9a3da Acoustique avec Badiâa Bouhrizi au chant et à la guitare, Wissem Ziadi au violon et Malek Ben Halim à la guitare et aux percussions.
Entrée sur invitation (gratuites) à retirer aux bureaux de la délégation régionale à la culture de Tunis situé dans la rue Radhia Haddad (Ex Rue de Yougoslavie) à côté de la bibliothèque publique.
Elle est de ceux qui n'ont pas attendu le soulèvement pour élever la voix de la révolte contre l'injustice.
Sa musique à elle vient du vieux fonds tunisien, celui des montagnes, acclimatée, comme elle, aux lumières de la ville. Non pour un retour plus ou moins folklorique aux musiques traditionnelles qui a vu, ces dernières années le pire et le meilleur mais comme source, profonde en elle. Le choix de la langue n'est pas anodin non plus, ses textes sont pour la plupart en arabe littéraire. C'est juste qu'elle y est à l'aise et que c'est sa langue d'expression écrite.
Elle chante aussi en tunisien, avec parfois des accents kéfois, pour dire les héros du quotidien, les sans nom et les sans voix, ceux pourtant sans qui rien ne serait arrivé, comme cette "azouza hamia" qui résiste dans son "houch". Elle apporte ce sang neuf à la scène tunisienne qui, depuis Anouar Brahem et Dhafer Youssef, n'avait pas vu d'artiste aussi original et exigeant. Cette frêle mais volontaire trentenaire est dans la lignée d'une Joan Baez, avec laquelle elle partage une même voix, un même engagement et une même quête d'émotion pure. Elle cherche la justesse, avant tout, confiant que "trop de beauté tue la beauté".
Pendant ses trois ans d'exil londonien, elle a travaillé sans relâche en se frottant à toutes les musiques et partageant la scène avec de nombreux artistes. Elle a notamment fait partie de la formation d'Afro-Beat, Awalé. "Anoujad" est le titre de ce premier album qu'elle porte depuis deux ans. Enregistré en Tunisie, avec des musiciens tunisiens, il comprend des chansons maturées sur scène. A part "Nadi Aal Hifa", un titre du patrimoine kéfois, travaillé en collaboration avec Noureddine Ouerghi et "Ila Salma" dont les paroles sont de la poétesse palestinienne Fadwa Touqan, tous les textes sont d’elles. Les sonorités elles viennent d'Afrique, du jazz, du dub avec aussi, quelques morceaux à la guitare acoustique qui donnent à entendre l'épure de sa voix.
Badiaa Bouhrizi Ouerghi, qu'on a connue aussi sous le pseudonyme de Neyssatou, anagramme de Tounessia, est de ces artistes qui mettent haut la barre de la création tunisienne. Et c'est tout à l'honneur de son public.