Alia Sellami - JMC
عليا السلامي
Alia Sellami - JMC
Quand
Ana ou lokhra
Ce spectacle est une rencontre entre une chanteuse lyrique-compositrice expérimentale (Alia Sellami) et une comédienne-auteur (Souad Ben Slimane). Il raconte, par le mot, le chant et l’humour leur petit pays qu’est la Tunisie, tel qu’il était, à leurs yeux, et tel qu’il est devenu après les fameuses élections du 23 octobre 2011.
L’une écrit des textes, dont le contenu en dit long sur ses états d’âme en cette période de transition, glissante et pénible ; l’autre les détourne en musique et chants. La pièce ira au gré de l’humeur des deux artistes, parfois nostalgiques, parfois satiriques, parfois rêveuses ou naïves, mais souvent cinglantes et tranchantes. C’est ainsi qu’elles ont choisi d’aborder le projet, en se dissociant de la situation pour mieux la rendre, l’humour et la dérision aidant.
Les intentions
Les textes, écrits à chaud, chacun dans un moment différent, en cette période de post-révolution, prennent, aujourd’hui, la forme d’une rétrospective, d’une radioscopie de soi et de l’environnement, et d’un essai de bilan partant d’un point de vue personnel et subjectif.
Composés et chantés comme un soupir, comme un monologue interne, et parfois comme un cri de colère ou de soulagement, ces textes veulent dire à quel point ce petit pays vaut la peine d’être vécu.
Le titre
« L’autre et moi », c’est l’une et l’autre, nées chacune dans un milieu différent, dans une Tunisie différente. Deux facettes d’une même pièce. Alia, Souad et vice versa. C’est aussi les deux parties de soi, souvent en conflit et rarement en accord. C’est également, cet « autre », l’empêcheur de « régner en rond », et ce « moi », artiste citoyen à la quête du juste.
La musique
C’est guidée par les textes que Alia Sellami a choisi de construire ses pièces (ou les chansons). Issue de l’opéra, mais aussi du chant oriental, elle choisit de les traiter à la manière d’un aria ou d’un monologue. C’est ainsi qu’ils lui imposeront leurs couleurs, leurs atmosphères et leur rythmique. Dans un souci de recherche et de travail sur la matière son, elle échafaude son accompagnement à partir de sons d’objets. Ces sonorités qu’elle se plait à manipuler emportent l’auditeur loin de l’univers connu et reconnu des instruments classiques, pour le plonger dans un environnement sonore étrange, mais pas étranger : les objets utilisés sont des objets usuels et quotidiens.
Le chant
Le défi de composer des textes qui ne sont pas écrits pour la chanson, et qui ressemblent plus à de la prose qu’à de la poésie, renforcent l’idée de la rencontre entre ces artistes. Alia s’imbibe des mots de Souad, qui, à son tour, se fera une interprète des chants. Les deux voix s’entremêleront entre mots et musique.
Live et représentation
Comme lors de ses performances contemporaines, et étant donné l’absence de musiciens sur scène, Alia Sellami choisit de diffuser l’accompagnement musical dans l’espace, en le spatialisant en cinq points de sorties distinctes. Ce dispositif permettra un mouvement du son dans l’espace, mobilisant ainsi le corps de l’auditoire. La seule intervention live de la représentation sera le chant des deux protagonistes : Alia et Souad.