"Sahli Re-ViE-Sahli", une performance de Julien Blaine
عرض Ùني لجوليان بلان
"Sahli Re-ViE-Sahli", une performance de Julien Blaine
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La Maison de France présente, le jeudi 28 maià 17h30, une performance de Julien Blaineintitulée "Sahli Re-ViE-Sahli". Cette performance est précédée de témoignages de proches : le film documentaire inédit de Farid Bouslama, les lectures poétiques de Moncef Ghachem et Mtir Ouni, plus la découverte bouleversante des chants et musiques de Cheb Béchir.
Julien Blaine, de Marseille et de Ventabren, est une figure de générosité infatigable et nomade : éditeur, auteur, exposant, organisateur, fondateur, il se définit encore artiste italien comme Fontana et Manzoni, international comme Russel Means ou Lumumba, poète comme Rimbaud ou Artaud. Très impliqué depuis 1978 avec Lara Vincy dans le Mail-Art, il partage l’art comme une amitié par sa revue Doc(k)set expose de par le monde, MAC de Marseille en 2013 compris.
Il fallait toute son amitié pour nous aider à dépasser la tristesse irrédentiste de la disparition brutale il y a cinq ans d’un de ses grands amis tunisiens Aberrazak Sahli. La proposition de Julien Blaine éclate pleine de lumière: RE-VIE, performance précédée du film documentaire inédit de Farid Bouslama et de musique.
L’artiste, né à Hammamet, Abderrazak Sahli a occupé un place singulière dans la vie artistique en Tunisie et à l’étranger. Diplômé des Arts Décos de Paris, développant, sans avoir l’air d’y penser, à l’ère des Grands Docteurs en tout et partout, depuis ses peintures figuratives, dessins et photographies des années 1970, une inventivité formelle sans cesse en renouvellement: derniers éblouissements de couleurs éclatantes sur grand format, découpes sculptées vertigineuses, rebours modestes de sachets, tissus et papiers de bons-marchés populaires.
Sur scène aussi, plus rarement, en pleine complicité avec des poètes bruts, sonores ou gratte-guitare, il ciselait les doux, filés et hurlés borborygmes venus des humbles et délicats, les artisans, épiciers, boutiquières. S’accompagnait de n’importe quoi, de bouts de bois, de tiges cassées, de paniers en perçe.
Ce paradoxe de rabouter le raffinement extrême dans une légèreté de bois flottés dont Abderrazak nous régalait, trouve des échos innombrables dans l’histoire de l’art contemporain version support-surface, arte povera, figuration libre... la poésie-littérature de Ginsberg à Heidsieck et Julien Blaine. Soyons attentifs à plus encore. Tel une colonne de poussière brûlante fuyant l’oliveraie l’été, Abderrazak, mage indocile dans son jeu de ne pas y toucher, est l’âme de la Tunisie, toute.