وإذا عصيتم... لرشدي بالقاسمي
وإذا عصيتم... لرشدي بالقاسمي
Une méta-danse de Rochdi Belgasmi.
Dramaturgie: Khadija Baccouche.
Avec une participation d'honneur en Voix off de Sabah Bouzouita.
Scénographie et Images: Med Amin Chouikh.
Lumière: Riadh Touti.
Son: David Berlou.
Assistant: Med Ali Blaiech.
Conseillé artistique : Adnen Jdey.
Attachée de Presse : Zouhour Harbaoui.
Avec le Soutien de: Le ministère de la Culture Tunisien
L'Institut Français de Tunis Arts
Distribution le RIO - Tunisie
En partenariat avec:
Journée Danse Dense - Danse en chantier - Paris Laboratoire Danse Sans Nom DSN - Liège Association l'Art Vivant - Tunisie Zoopolis www.zoopolis.tv BROKK'ART - Algérie Moustaches Studio
C'est à travers des traces, des débris et des fragments d'image de son passé personnel que Rochdi Belgasmi s'efforce de retrouver sa mémoire perdue. Dans ce nouveau spectacle, le chorégraphe fait appel au corps maternel, personnage dont la subjectivité est bien ancrée dans sa mémoire, en vue de retrouver un peu du temps perdu. Il s'agit, plus précisément, d'un essai de re-formulation des possibilités mnémotechniques du corps danseur, mais aussi d'une cartographie intensive des oublis, des amnésies et de ce qui, dans le paradoxe vivant de la mémoire, fait irrémédiablement défaut. C'est de ce paradoxe que le nouveau spectacle de Rochdi Belgasmi tire sa portée : le déchirement d'une mémoire entre ce qui s'y énonce à la fois comme pure présence et ce qui s'y dissimule comme le simulacre d'une absence.
À ce paradoxe qui trame de bout en bout l'écriture de Rochdi Belgasmi, l'esthète Adnen JDEY donne le nom qui lui convient : c'est d'une « méta-danse » qu'il est question, c'est-à-dire d'une réécriture transitive de deux-corps-en-un. Oui, la « méta-danse » multiplie le corps en deux, mais pour le rendre à son aître originaire, un et unique : la méta-danse de Rochdi Belgasmi est l'anamnèse d'un corps et de son inconscient, un voyage rond, une cartographie du bassin maternel, et de ses objets transitionnels. La méta-danse, disons-le sans ambages, exige une écriture chorégraphique qui défait la grammaire classique de la danse - et ce n'est certainement pas sans audace et profondeur peu communes que Rochdi Belgasmi le démontre à merveille dans ce nouveau spectacle
"Cette fois, il est nécessaire pour moi de trahir mes ancêtres et de ne plus suivre aveuglément la voie que la tradition et les mœurs me fixaient! Parce qu’il est déjà plus que nécessaire de ne plus me plier, sans broncher, aux diktats de la famille, du quartier, de la société et de la religion. Depuis ma petite enfance, je me suis trouvé à coté de ma mère. Je la suivais partout, dans sa chambre, dans son lit, dans sa cuisine, et même dans son Hammam. Mais c'était seulement au seuil de la terrasse qu'elle m’interdisait, d'une voix sûre et grave, de la suivre. À cette époque, j’étais gamin, elle me disait toujours de ne surtout pas la regarder quand elle se trouve sur la terrasse. M'interdisant d'y rester, ne serait-ce que quelques instants, elle m'ordonnait de m'éloigner. Mais elle ne savait pas que nous avons, tous deux, plus ou moins les mêmes envies, et que l'envie me prenait d'aller voir ce qui se passait dans la rue: J’étais là, discrètement, entrain de contempler fiévreusement le monde à travers ses yeux - elle qui, avec la sublime lenteur de ses mains, mesurait l'horizon du monde à travers ses cordes à linge".
Rochdi Belgasmi